La population de la section de Palmiste-à-Vin (Léogâne), sur la route de Jacmel, a lynché puis brûlé Léonardo Almando Diflerant (Léo Gwòg), dans l'après-midi du lundi 9 septembre 2024. Ce dernier est accusé d'avoir assassiné son ex petite amie, Josita Moril dite Mika, 23 ans, entre jeudi et vendredi derniers.
Le présumé assassin a été intercepté des mains de la police, qui le transférait de Jacmel à Petit-Goâve. La foule de plusieurs centaines de riverains a résisté aux tirs nourris des policiers et gaz lacrymogènes afin d'atteindre leur objectif: venger la mort d'une jeune fille qu'ils ont vu naître dans les parages.
Mika perd la vie au terme d'une relation ponctuée de violences et de multiples alertes lancées à des proches
Jeudi 5 septembre, Josita Moril répond à une ultime invitation à rencontrer son ex-copain Léo, lancée à travers son cousin avec qui la demoiselle a gardé contact. Mika avait coupé les ponts avec son présumé assassin, il y a environ 2 semaines, pour échapper à l'enfer qu'il lui faisait vivre. Les proches de Mika n'ont pas eu de ses nouvelles pendant toute la soirée du jeudi. Son corps sans vie, avec balles puis incendiée en partie, a été retrouvée dans la localité de " Ka Jak " (section Petite-Rivière, Léogâne), dans la matinée du vendredi 6 septembre.
Deux semaines avant, Mika avait porté plainte au commissariat et contacté des amis pour raconter, une fois de plus, son calvaire. " Léo m'a encore battue. Il voulait récupérer de l'argent dépensé dans la construction de ma maison. Il a détruit mes téléphones, ma tv, saisi mes batteries et ma motocyclette. Je lui ai remboursé malgré tout. Si c'est le prix à payer pour ma paix, c'est rien ", confiait t-elle dans des sms consultés par Le Nouvelliste. Elle avait aussi partagé des images de ses blessures et biens détruits.
Pendant la période pascale, alors que Mika avait quitté Léo pour les mêmes causes, ce dernier a menacé de mort un prétendant de la demoiselle. Il a fait feu sur elle et atteint légèrement quelq'un d'autre. En décembre, des témoins rapportent que le présumé criminel avait menacé publiquement sa victime dans un club, d'une arme à feu, pour la forcer à revenir avec lui. La même méthode était utilisée, selon les témoignages de Mika dans les derniers instants de sa vie, pour la forcer à avoir des rapports sexuels avec lui.
Léo a été arrêté par la PNH, sur la Route de l'Amitié, en tentant de prendre la fuite vers le Sud-Est, au cours du week-end.