Frank, dans « Les dix hommes noirs » d'Etzer Vilaire

Le poème «Les Dix hommes noirs» du barde jérémien, Etzer Vilaire, paru à Port-au-Prince en 1901, est brûlant d’actualité. C’est le constat d’un poète observateur qui retranscrit la faillite totale d’un pays. Tragique. Il charrie le désenchantement, les peines, les souffrances de toutes ces générations sacrifiées sur l’autel d’une République d’Haïti qui a tourné le dos au pays. Ce qui reste à Haïti n’est qu’une misère sale. Une misère épouvantable à perpétuité pour une jeunesse. Écoutons Frank, sa détresse, son angoisse, son cri qui monte dans les fanges d'une existence avilie.

Claude Bernard Sérant
Par Claude Bernard Sérant
04 oct. 2022 | Lecture : 2 min.

« Frank, la mort de tout suit celle de l'espérance ...
C'est fini, mon ami ! … Le monde, oh ! quel égout
Où nos cœurs attristés promènent leur dégoût !
Notre jeunesse à tous est un vaste naufrage
Où nous ne pouvons plus aborder qu'un rivage,
Ce rivage inconnu qu'on appelle le ciel …
Etre les prisonniers du malheur éternel,
Sentir que l'on périt quand on rêvait de vivre,
N'avoir pour végéter que l'aliment du livre,
Nostalgiques esprits, vers de

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