« Je déclare solennellement ouverte la campagne électorale pour le premier tour des législatives du 9 août 2015. La campagne prend fin le 7 août 2015 à minuit. Bonne chance à tous. Que le fair-play règne. Qu’il soit la boussole de tous les compétiteurs. Que vive Haïti! », a lancé Pierre-Louis Opont, président du CEP, lors d’une cérémonie à l’hôtel Best Western, en présence des conseillers électoraux, de Fritz Jean-Louis, ministre délégué aux Affaires électorales et de Rotchild François Junior, ministre de la Communication, ce jeudi 9 juillet 2015.
« Les activités vont bon train et nous sommes confiants de pouvoir rendre disponible l’appareil électoral le dimanche 9 août dès six heures du matin à l’ensemble des électeurs qui iront voter », a-t-il affirmé, soulignant que le CEP, contre vents et marées, s’est attelé à la préparation des élections.
Pierre-Louis Opont a remercié Fritz Jean-Louis, le ministre délégué aux Affaires électorales qui n’a rien ménagé pour accompagner le CEP dans ses diverses démarches auprès de l’exécutif pendant ces cinq derniers mois. « Le CEP ne saurait avancer sans l’appui de l’ensemble des corps de l’État », a-t-il indiqué. Le président du Conseil électoral provisoire a aussi remercié les employés des BED et des BEC qui ont permis l’avancement du processus sans obtenir leurs salaires depuis sept mois. La situation sera régularisée très prochainement, a assuré Pierre-Louis Opont.
Les règles pour la campagne électorale
La conseillère électorale Marie-Carmel Paul Austin est revenue sur les dispositions du décret et de la loi sur la campagne électorale. Les graffitis et les affiches sur les murs des propriétés privées, les monuments, les entreprises publiques, les écoles, les hôpitaux, les lieux de culte sont prohibés. Les meetings doivent être notifiés à la police 48 heures à l’avance. Ils doivent se tenir à un kilomètre de distance les uns par rapport aux autres pour éviter toute confrontation. Les polémiques doivent être circonscrites dans la vie publique, les credo et les programmes des candidats. La modération, le respect réciproque sont rappelés aux candidats et à leurs partisans par Marie-Carmel Paul Austin qui souligne que les médias d’Etat doivent prendre des dispositions pour que les messages politiques, dans un souci d’intégration, atteignent les sourds et les non-voyants.
Réaction du gouvernement et financement de la campagne
Fritz Jean-Louis, le ministre délégué aux Affaires électorales, a souligné que depuis « janvier 2015, le gouvernement n’a pas ménagé ses efforts aux côtés du Conseil électoral pour essayer de mettre tout en œuvre pour arriver à la date du 9 août ». « Je félicite le Conseil, qui n’a rien ménagé comme efforts pour nous permettre d’avoir cette opportunité aujourd’hui de lancer la campagne électorale », a dit Fritz Jean-Louis.
Pour le ministre de la Communication, Rotchild François Junior, le gouvernement a démontré clairement sa volonté « d’accompagner le processus électoral pour qu’il aboutisse ». Ces élections, a-t-il souligné, doivent être libres, honnêtes, démocratiques et inclusives. Tous les acteurs, les partis politiques, la police, la communauté internationale, les électeurs doivent jouer pleinement leur partition pour que les élections réussissent.
Sur la question du financement de la campagne électorale, Fritz Jean-Louis a indiqué que c’est « presque finalisé ». « À partir de la semaine prochaine, on va commencer à recevoir le rapport du CEP et le gouvernement va débloquer la première tranche de l’argent dédié au financement des partis politiques », a-t-il indiqué. Par rapport aux critères, Fritz Jean-Louis attend le CEP. Avant le premier tour, il y aura des décaissements, a affirmé Fritz Jean-Louis. Ce ne sera pas un montant global pour chaque parti. Le Conseil déterminera le montant à allouer à un parti. Selon la loi, le montant est lié au nombre de candidats agréés dont dispose le parti, a expliqué Fritz Jean-Louis.
Le directeur général de la PNH, Godson Orélus, a indiqué que la police « veillera à ce que la loi électorale soit respectée. Elle va prendre toutes les dispositions pour sécuriser les candidats », a-t-il poursuivi, soulignant que ce sera « l’équilibre » en termes d’accompagnement des candidats. Le plan pour la sécurité des élections est testé. La commission électorale de la PNH est en déplacement dans plusieurs régions du pays. La police, face au départ de la MINUSTAH dans six départements du pays, déterminera l’effectif à affecter dans les zones réputées chaudes.
119 députés et 20 sénateurs devront sortir des urnes. Quelque 500 millions de gourdes sont destinées au financement de la campagne électorale de 120 entités politiques.