Les bons choix de Leslie Voltaire

Jeune architecte, Leslie Voltaire aurait pu rentabiliser son statut de proche du régime des Duvalier de par sa famille ; il décide au contraire de passer neuf ans au Mexique. A son retour en Haïti, il travaille au lieu de jouir ou de se convertir en jeune loup. Membre des gouvernements d'Aristide et de Préval de 1991 à 2010, il préfère s'investir dans les dossiers difficiles au lieu de devenir un marchand d'influence ou un prospère vendeur du temple. Leslie Voltaire, c'est une série d'images et de moments qui jalonnent le parcours difficile vers la démocratie de ces dernières années et la clairvoyance rare de ceux qui ne font pas les mauvais choix, quel que soit le camp dans lequel ils se trouvent. Pour devenir l'homme qui a le carnet d'adresses le plus complet du pays, Leslie Voltaire a dû se construire bloc par bloc. Portrait rapide et architecture du parcours d'un singulier homme d'appareil, fin connaisseur de notre classe politique. Il tutoie Bill Clinton, son vis-à-vis pendant des mois, et comprend mieux que quiconqe les Latino-Américains qui font leur premières armes dans l'occupation d'un pays, le nôtre.

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
Par Frantz Duval duval@lenouvelliste.com
06 sept. 2010 | Lecture : 10 min.
1987, Voltaire, le professeur d'université, circule dans une petite deux-chevaux et est candidat pour devenir Casec. Il brigue le plus bas poste du système électoral afin de diriger Thomassin, la bourgade qu'il habite. Cette année-là, noyées dans le sang le 29 novembre, les élections n'auront pas lieu. Quatre ans plus tard, ancien membre du Conseil d'État sous Ertha P. Trouillot, il se retrouve ministre de l'Éducation nationale du premier gouvernement de Jean-Bertrand Aristide. 1997, après avoir traversé les années du coup d'Etat (1991-1994)

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