Entre stéréotypes et silences : critique du roman Les Villages de Dieu d’Émmelie Prophète et sa représentation des marges haïtiennes

Dans Les Villages de Dieu, Émmelie Prophète plonge au cœur des quartiers les plus défavorisés d’Haïti, dessinant un tableau cru de violence, de misère et de survie. Pourtant, derrière cette fresque sociale apparente, se cache une construction narrative troublante : un personnage principal distant, des incohérences psychologiques, et une vision univoque des marges qui frôle le stéréotype. Ce regard porté par le roman, qui semble parfois s’adresser davantage à un public occidental en quête de récits-chocs, soulève des questions cruciales sur la représentation des vies en marge et sur les limites d’un réalisme littéraire qui pourrait finir par invisibiliser la complexité et l’humanité de ces territoires.

Dans Les Villages de Dieu, Emmelie Prophète propose une représentation brute, presque à vif, de certains quartiers urbains haïtiens gangrenés par la violence chronique, la domination des bandes armées et une précarité extrême. À travers le parcours d’une jeune fille déscolarisée, contrainte très tôt à survivre par ses propres moyens — d’abord par la prostitution, puis en s’improvisant influenceuse —,

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