Centre Pompidou : Barbara Prézeau-Stephenson et 150 artistes pour une cartographie noire de l’art

Dans le sillage des grandes revues comme Présence Africaine et Revue Noire, l’exposition Paris Noir au Centre Pompidou retrace la présence et l’influence des artistes noirs en France entre les années 1950 et 2000. Rassemblant près de 150 artistes et 400 œuvres et documents, elle met en lumière des figures venues d’Afrique, des Amériques et de la Caraïbe, souvent absentes des récits muséaux. Parmi les artistes haïtiens exposés — Hervé Télémaque, Roland Dorcely, Max Pinchinat, Gérald Bloncourt, Elodie Barthélemy, Luce Turnier etc. La figure Barbara Prézeau-Stephenson, dont l’œuvre puissante ouvre notre série d’articles consacrée à la présence haïtienne dans Paris Noir. Au coeur de cet événement, une fresque tragi-sacrée illumine l’histoire occultée des Amériques. Au Centre Pompidou, l’artiste haïtienne Barbara Prézeau-Stephenson présente une œuvre monumentale, à la fois politique, spirituelle et mémorielle : L’arrestation de la reine Anacaona, la Samba du Xaragua, par Nicolas Ovando en 1504. Par cette fresque saisissante, elle redonne voix au peuple taïno effacé par la colonisation et rappelle que la présence noire en Amérique s’enracine dans un passé violent et complexe. Entre art contemporain, rituel vaudou et allégorie baroque, son œuvre nous force à regarder l’invisible — à affronter l’Histoire dans ce qu’elle a de plus tragique et de plus sacré.

Carl Pierrecq  Critique d’art
Par Carl Pierrecq Critique d’art
27 juin 2025 | Lecture : 5 min.

Au cœur de Paris Noir, une œuvre se dresse comme un pilier : L’arrestation de la reine Anacaona, la Samba du Xaragua, par Nicolas Ovando en 1504, signée Barbara Prézeau-Stephenson. Plus qu’un simple tableau, elle incarne l’âme même de l’exposition. Pourquoi cette centralité ? Parce qu’elle enracine Paris Noir dans une profondeur historique cruciale. Sans elle, l’exposition perdrait à la fois sa dimension fondatrice —

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