Besoin de poème

Bohio, silence brûlant de notre oubli, crie encore

À celles et ceux qui célèbrent les fêtes inscrites dans les calendriers officiels sans se souvenir, qui croient sans connaître, qui vivent sur une terre sans en nommer les morts, voici un rappel. Il est l’encre rouge des oubliés, la flamme tendue à l’âme d’un peuple trop longtemps exilé de lui-même. Voici une offrande. Un chant pour Caonabo, Anacaona, Guarionex, Bohechío, Cotubanama…Non pour les pleurer, mais pour les réinvoquer dans la dignité retrouvée. Car tant que Bohio crie encore, c’est que la mémoire n’a pas dit son dernier mot. Et peut-être qu’en l’écoutant, nous saurons enfin ce que veut dire être Haïtiens.

Marnatha I. TERNIER
Par Marnatha I. TERNIER
20 juin 2025 | Lecture : 2 min.

Avons-nous oublié
que le sang taïno crie à Bohio ?
Cette matrice ancienne
— terre-mère, terre haute —
nous appelle, nous attend,
dans le silence brûlant de notre oubli.

Ce sang versé, mêlé au feu,
à la lumière du soleil,
monte encore, chaque matin,
sur les cimes de nos montagnes.
Il coule dans nos rivières,
dans la mer salée de nos larmes,
il bat dans nos tam

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