Le sang des Taïnos dans le vin de l’Eucharistie

Alors que la Fête-Dieu continue d’être célébrée en Haïti comme jour férié national, osons-nous interroger sur nos contradictions spirituelles, historiques et identitaires d’un pays né dans la rupture, mais resté fidèle aux formes religieuses de ses anciens bourreaux. Remontons aux racines coloniales de l’Eucharistie et en confrontant cette célébration au silence autour des traditions et des martyrs taïnos et afro-descendants. Méditons sur l’effacement du sacré noir et la nécessité d’un retour à une mémoire spirituelle enracinée. Ô Haïti : terre haute, mémoire basse, regardez les signes autour de vous. À l’heure où le pays vacille dans le chaos, un retour aux racines spirituelles ne s’impose-t-elle pas ?

Marnatha I. Ternier
Par Marnatha I. Ternier
17 juin 2025 | Lecture : 6 min.

L’histoire de la Fête-Dieu

L’histoire raconte que la Fête de l’Eucharistie (Corpus Christi en latin), plus connue sous le nom de Fête-Dieu, puise son origine dans les visions mystiques de Sainte Julienne de Cornillon, religieuse augustinienne du XIIIe siècle. Cette célébration de la communion entre l’homme et Dieu à travers la symbolique du sang de Jésus et de son corps représentés dans le pain et le vin participent de

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