Besoin de poème

Mon Atlas de vent

Dans « Mon Atlas de vent », Marnatha I. Ternier déploie une langue tellurique, à la fois antique et charnelle, où le mythe d’Atlas se refonde en une confession cosmique. Ici, le titan n’est plus simple porteur de la Terre : il devient matrice du ciel, corps traversé d’embruns, de feu et de mémoire. Entre les éclats d’un souffle antique et les échos brûlants du monde contemporain, la poète noue la douleur au sublime, la condamnation à une forme de jouissance oraculaire. Le poème, tel un rituel, mêle mythologie et violence sacrée, pour engendrer une voix ivre d’éternité, suspendue entre la mer, le sang et le ciel. C’est une transe – lucide et sauvage – dans laquelle se consume l’humanité d’un dieu, ou la divinité d’un humain. Le titan Atlas, accroupi, portant une sphère céleste (ou terrestre) sur ses épaules, cette figure que dessine Marnatha ouvre une belle voie symbolique pour réfléchir à la notion de poids du monde, de responsabilité cosmique, mais aussi de résistance — un thème universel qui entre magnifiquement en résonance avec l’histoire d’Haïti, et plus encore avec celle de ses artistes, de ses femmes mythiques (Cécile Fatiman, Sanite Bélair, Catherine Flon, Marie Claire Heureuse, Marie-Jeanne Lamartinière), et de ses luttes contemporaines. Lire ce poème, c’est plonger dans une mer rouge, où chaque vague soulève les fantômes d’un passé incandescent — et les promesses d’un ciel à réinventer.

Marnatha I. TERNIER
Par Marnatha I. TERNIER
26 juin 2025 | Lecture : 6 min.

Je suis Atlas.
Pas celui que l’on croit.
Je ne porte pas le monde —
je porte ses cicatrices.

Un vent profond souffle sur les montagnes,
liant deux continents anciens — l’Amérique du Nord et l’Afrique du Nord.
Là, le fils du Titan Japet (Atlas)
laisse tomber ses restes, ses cendres,
dans la barque d’Amphitrite — déesse des mers, épouse de Poséidon.
Il y cache un message :
un souffle secre

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