La rançon de l’indépendance : une dette historique au présent

Si « la culture, c'est ce qui demeure dans l'homme lorsqu'il a tout oublié », la rançon de l’indépendance reconnue par nos élites de l’époque comme une dette, témoigne de notre attachement à nos chaînes. Un humour populaire tend un miroir à notre société : « Si Blan di w mouri, ou mouri. » C’est un exemple éclatant pour montrer que depuis le temps des origines, l’État d’Haïti œuvre pour le Blanc au détriment du peuple haïtien. Tous les faits, mêmes les plus absurdes qui marquent nos rapports au monde ne découlent pas d’un simple hasard. Les faits sont là dans le passé et s’actualisent dans le présent à travers un creuset culturel. Ayons le courage de regarder ce creuset qui moule les esprits vers cette tragédie qui a explosé à notre figure.

Marnatha I. Ternier
Par Marnatha I. Ternier
21 avr. 2025 | Lecture : 7 min.

En 1825, sous la menace d’une intervention militaire, la France contraint Haïti à verser 150 millions de francs-or, somme réduite à 90 millions en 1838, en « compensation » des pertes subies par les anciens colons esclavagistes, en échange de la reconnaissance de son indépendance. Cette somme, financée par des emprunts à des taux élevés auprès de banques françaises et américaines, fut remboursée par Haïti jusqu’

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