Il faut sauver le centre culturel ARAKA

La romancière et universitaire Yanick Lahens a récemment lancé une cagnotte pour soutenir le centre culturel ARAKA, qui traverse actuellement une période difficile. Ce centre culturel, autrefois un haut lieu de la culture et de la rencontre à Port-au-Prince, menace de disparaitre.

Marc Sony Ricot
Par Marc Sony Ricot
04 sept. 2024 | Lecture : 2 min.

Qui ne se souvient pas du centre culturel ARAKA, situé à la rue de l’Enterrement ? C’était un véritable sanctuaire pour les écoliers, les étudiants, et même les adolescents, grâce à un coin spécialement aménagé pour eux. Le centre était un carrefour d’échanges intellectuels et artistiques. Il organisait une multitude d'activités culturelles, telles que des ateliers de théâtre, des conférences et des rencontres avec des écrivains de renom. Sa bibliothèque, riche en ouvrages, était un refuge pour la population de Carrefour-Feuilles, du centre-ville, de Martissant et des zones environnantes. La fermeture du centre ARAKA est une perte inestimable pour la communauté. Non seulement il permettait à des générations de jeunes d'élargir leurs horizons, mais il offrait aussi un espace de résistance culturelle et d'expression artistique dans un contexte difficile. C’est pour cela que sa survie est cruciale, obligatoire. Contribuer à cette cagnotte, c’est non seulement sauver un lieu de savoir, mais aussi préserver une part importante du patrimoine culturel haïtien. C’est sauver l’avenir des jeunes de Port-au-Prince. Les bibliothèques sont un moyen important pour des rencontres et des échanges. Nous devons sauver ARAKA parce qu’il nous manque de centres culturels à Port-au-Prince. Parce que durant une époque ARAKA était un refuge pour la jeunesse de Port-au-Prince. Il y a des lecteurs d’ARAKA qui sont devenus aujourd’hui écrivains, comédiens, poètes, promoteurs culturels, journalistes. Nous devons agir chaque jour pour changer notre pays. Pour aider notre jeunesse à rêver, promouvoir l’imaginaire, les paroles éclairées.

« En quelques années, ARAKA a enrichi sa bibliothèque pour atteindre plus de 6 000 titres. Les gangs armés ont mené des assauts répétés dans la zone, ont détruit du matériel et rendu cet espace inaccessible et impraticable. C'est au péril de leur vie que des membres du centre ont pu sauver seulement une partie de la bibliothèque, avec l’aide de la population de la zone. Aujourd'hui le centre Culturel Brésil-Haïti, situé dans une zone préservée, a généreusement offert de recevoir les livres qui ont pu être récupérés. Nous avons donc besoin de cette aide pour relocaliser le centre et lui permettre de fonctionner à nouveau.

Votre générosité et votre solidarité seront appreciées », écrit la romancière Yanick Lahens.