Après la crise de carburant, pénurie d'oxygène dans les hôpitaux

L'oxygène, élément nécessaire, vital, dans la prise en charge des patients commence à manquer dans certains hôpitaux en Haïti ce vendredi 21 Octobre 2022.

Claudy Junior Pierre
Par Claudy Junior Pierre
24 oct. 2022 | Lecture : 2 min.

Conséquence de la pénurie de carburant ou de la guerre des gangs qui bloquent le port Lafito, les hôpitaux publics, privés et mixtes s'enfoncent dans une crise multiforme dont l'issue est incertaine. Au plus grand centre hospitalier du pays, communément appelé hôpital général, la pénurie d'oxygène se profile à l'horizon, patients et professionnels de santé, craignant le pire, croisent les doigts.

"Cela fait deux semaines depuis que le fournisseur des bonbonnes d'oxygène à l'hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti annonce la couleur. Du matériel nécessaire à la production des bonbonnes d'oxygène est bloqué au port Lafito, bientôt il sera dans l'impossibilité de fournir de l'oxygène à l'hôpital", confirme le Dr Jessie Colimon Adrien, dans une entrevue accordée au quotidien Le Nouvelliste.

Elle précise que pour l'instant, l'Hôpital général dispose d'une quantité d'oxygène pour les patients. " La situation dans une semaine ou deux sera beaucoup plus difficile selon le fournisseur de l'HUEH." 

Une source contactée à l'hôpital universitaire La Paix admet que la situation n'est pas trop différente. "Nous avons les mêmes inquiétudes, quand les bonbonnes d'oxygène ne sont pas disponibles, ce sont les hôpitaux publics qui en paient le prix fort", soutient cette source à l'HUP.

Pour les hôpitaux de la fondation Saint-Luc et de Saint-Damien, la pénurie d'oxygène risque de devenir une conséquence de la pénurie de carburant. "Nous avons nos propres concentrateurs d'oxygène dans nos hôpitaux, quand nous sommes de grande consommation, comme c'était le cas avec la Covid-19, nous faisons la réquisition de bonbonnes d'oxygène, mais en temps normal, l'oxygène n'est pas un problème", explique le directeur médical de l'hôpital Saint-Damien, le Dr Marc Edson Augustin, avant d'ajouter qu'avec la pénurie de carburant qui persiste dans les hôpitaux de l'organisation Nos Petits frères et sœurs, ils risquent de ne plus pouvoir faire fonctionner les concentrateurs d'oxygène.

"Aujourd'hui, les heures de fonctionnement de nos concentrateurs d'oxygène sont réduites à cause de la pénurie de carburant", dit-il.

Pour les hôpitaux privés de la chaîne de soins DASH, la situation est plus calme. "Toutes nos structures utilisent l'énergie solaire, c'est pourquoi la pénurie de carburant ne nous affecte pas directement. Nos concentrateurs d'oxygène fonctionnent normalement, même notre salle d'opération est sous la dépendance de l'énergie solaire", informe le Dr Ronald Laroche.