A une époque où les questions de développement durable sont au centre des débats publics dans le monde, l’écologie occupe de plus en plus une place importante dans la mentalité des êtres humains. Certains pays ont adopté la taxe carbone pour lutter contre la pollution des grandes industries, comme le maritime, la transformation, l’aviation, l’automobile, etc. Beaucoup d’études ont été menées pour analyser le niveau de pollution de certains secteurs. Le dernier à être pointé du doigt est celui des cryptomonnaies, un secteur en pleine expansion qui utilise beaucoup d’énergie. Des sommets sur le climat et l’écologie en général sont organisés partout dans le monde; à titre d’exemple la COP21. Ces gestes pour sauver la planète ne laissent pas les plus jeunes indifférents. C’est le cas de la jeune Suédoise Greta THUNBERG, âgée de 18 ans; elle a déjà commencé à militer pour la préservation du climat et contre le réchauffement climatique en 2018. Des manifestations de rue sont organisées par des citoyens de plusieurs pays pour cette même cause. L’une des industries les plus polluantes reste celle du plastique. Élément novateur créé à la fin du XXe siècle. On estime que 24 à 35 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversées dans nos mers et océans tuant les poissons et autres animaux marins. Vu l’ampleur de la pollution à l’échelle planétaire, n'est-il pas responsable de remettre en question nos différentes activités dans le but d’analyser leur impact écologique ? Ainsi, dans cet article on se questionne sur l’impact écologique de l’activité sexuelle. Deux éléments seront retenus dans mon analyse.

D’abord, l’utilisation des préservatifs et ensuite l’utilisation des sextoys. Le préservatif masculin est de loin le moyen de contraception le plus utilisé du monde avec 10,4 milliards utilisés en 2005, selon l’UNFPA. Il reste très prisé pour sa protection contre le VIH et les autres MST ainsi que les grossesses non désirées. S’il reste un moyen de contraception efficace, qu’en est-il de son impact écologique ? Voyons d’abord la composition du préservatif. On sait qu’il en existe deux types : l’un fabriqué à partir de latex et l’autre à partir du polyuréthane, un dérivé du pétrole. Si le latex est biodégradable, il est toutefois associé à d’autres composés synthétiques qui rendent sa dégradation dans l’environnement très lente. Il faut aussi noter que l’emballage est fait de plastique non biodégradable. Les chiffres sur la pollution liée au préservatif sont très difficile à trouver. Toutefois, en partant du nombre de préservatifs vendus dans le monde, soit environ 27 milliards chaque année, on peut conclure qu’il est un élément non négligeable en ce qui concerne son impact environnemental.

Qu'en est-il des sextoys ? Utilisés pour la plupart par les femmes, ils sont d’une très grande variété. Ceux dédiés au plaisir clitoridien, au plaisir vaginal, et ceux pour une double stimulation, clitoridienne et vaginale. Mais ces dernières années les sextoys pour les hommes deviennent de plus en plus présents, particulièrement les poupées gonflables. Destinés aux hommes ou aux femmes, les sextoys sont fabriqués tous à partir des mêmes matériaux : le latex, la silicone, entre autres matières plastiques. Certains sont fabriqués à partir de l'acier inoxydable ou du verre. Certains sextoys sont équipés de composants électroniques qui leur permettent de fonctionner de manière autonome. L'année 2020 a vu le nombre de sextoys vendus dans le monde exploser à cause du confinement. Certains fabricants ont vu leur vente passer à plus de 185%. On estime que durant la seule année 2020, plus de 36 millions de sextoys connectés, ont été vendus dans le monde. Mais qu'en est-il de leur traitement après usage ?

Certains sextoys sont fabriqués à partir de plastiques mous, les phtalates, qui, en passant sont jugés cancérigènes. Ces plastiques ont le défaut de se désintégrer sous l'effet de la chaleur voire de l'humidité de l'air. Dans ces cas-là, ils finissent bien vite à la poubelle. Quant à la question du recyclage, les sextoys sont, semble-t-il, de mauvais élèves. Rien qu’en Europe, près de trois millions de sextoys finissent à la poubelle chaque année. N'en parlons pas de ceux dotés des piles de lithium qui finissent pour la plupart dans la nature. Ce sont des objets qui sont très peu, pour ne pas dire trop peu recyclés. Vu l’importance de cette pollution liée au sexe, n’est-il pas venu le moment d’avoir un comportement écoresponsable même au lit ? Les préservatifs et les sextoys nous ont rendu la vie beaucoup plus facile depuis leur utilisation massive. Toutefois, il reste des progrès à faire dans la production de ces objets qui nous accompagnent chaque jour au lit. Entre-temps, protégez-vous avec du préservatif lors de vos ébats.

Bénaldo Jourdain

Étudiant finissant en psychologie à la Faculté des sciences humaines (FASCH/UEH)

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