« L’enfant brûlé » de l’écrivain suédois Stig Dagerman

Souvenons qu'il est écrit dans le Roman de la Rose« Enfant brûlé craint le feu .» Mais ce n’est pas vrai. « Un enfant qui s’est brûlé ne craint pas le feu. Il est attiré vers le feu comme un papillon vers la lumière. Il sait que s’il s’approche, il se brûlera de nouveau. Et pourtant il s’approche. » Dans ce roman de 313 pages de l’écrivain suédois Stig Dagerman, ce n’est qu’une histoire qui sert de prétexte à une pensée philosophique qui se raconte. Avec un style fluide, la réalité, travaillée par le tourment, la confusion des sentiments, les nuances du vivre ensemble, le désir, l’amour, la sagesse et la paix aussi passagère qu’elle soit, est symbolisée avec lucidité et propension.

Eunice Eliazar
Par Eunice Eliazar
05 mai 2020 | Lecture : 3 min.

« On enterre une femme à deux heures, et à onze heures et demie le mari est dans la cuisine, devant miroir fendu, accroché au-dessus de l’évier. » L’incipit du chef-d’œuvre de Stig Dagerman, qui date de 1948, commence par ces mots. C’est une mère qui est morte en laissant un mari et un fils de vingt ans. Il est peut-être trop tard pour savoir qui elle était, mais son absence prendra un poids que sa présence n’avait pas su porter. Entre le père et le fils, c’est-à-dire le veuf et l’orphelin de mère, naîtront à tour de rôle la

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