Il est 7 h ce mardi matin au Champ de Mars. Richardson François, jeans délavé, chandail noir crasseux, agite un morceau de haillon pour essuyer les petites tables d’un restaurant à ciel ouvert sur la place des artistes. À seulement 13 ans, il doit remuer ciel et terre pour joindre les deux bouts. Cela fait trois ans qu’il a quitté sa maison familiale à Carrefour-Feuilles, dans un quartier où les bandits armés font parler la poudre et imposent la loi de la terreur, pour venir s’installer au Champ de Mars. « Ma mère ne pouvait subv