Dialogue politique

« Oui ! J’ai parlé avec le président Jovenel Moïse », confirme Me André Michel

Le président Jovenel Moïse n’avait pas totalement laissé son Premier ministre s’occuper du dialogue avec l’aile dure de l’opposition.

Robenson Geffrard
Par Robenson Geffrard
28 janv. 2019 | Lecture : 3 min.

Le président Jovenel Moïse n’avait pas totalement laissé son Premier ministre s’occuper du dialogue avec l’aile dure de l’opposition. Il avait, lui aussi, fait quelques coups de fils en vue d’inciter des membres de l’opposition politique hostile à son pouvoir à prendre le chemin du dialogue.

« Au début du mois de janvier, le président m’avait appelé au téléphone », a confirmé Me André Michel, porte-parole du secteur dit démocratique et populaire. « Nous avons discuté de la conjoncture…du dialogue entre autres. Je lui ai dit très clairement que les conditions ne sont pas réunies pour un dialogue avec le pouvoir en place parce qu’on est dans une situation de répression. Nous avons des manifestants assassinés, des sympathisants arrêtés… », a énuméré l’opposant farouche au régime Tèt kale.

« Nous avons également dit à Jovenel Moïse que la solution à la crise politique passe d’abord et avant tout par sa démission. La démission du président de la République doit être le premier point de tout agenda politique sérieux », a rapporté vendredi au Nouvelliste André Michel à propos de la conversation téléphonique qu'il dit avoir eu avec le chef de l'État.

Selon lui, Jovenel Moïse avait sollicité une rencontre avec les membres du secteur dit démocratique et populaire pour discuter. Ce que Me André Michel a dit n’avoir pas accepté.

André Michel dit avoir également parlé au téléphone avec le Premier ministre. Toutefois, quant à Gabriel Fortuné, il l’a personnellement rencontré. « Lui, il peut me rencontrer quand il veut, c’est un ami… », a avancé l’homme politique en souriant.

Le secteur dit démocratique et populaire fait partie des structures politiques ayant boudé le forum du Premier ministre sur le Pacte de gouvernabilité.  Les inciter à venir sur la table du dialogue, telle est la nouvelle mission que Jovenel Moïse a confiée à Jean-Henry Céant.

« S’il est une satisfaction personnelle que je n’ai pas, c’est l’absence de certaines personnes au Forum. Vous devez aller les chercher. Elles doivent venir s’asseoir avec nous ! Aucun sacrifice n’est trop grand pour ce pays. Mettez-vous en quatre pour mettre tout le monde ensemble », a souligné Jovenel Moïse à l'endroit de Jean-Henry Céant.

Le président a demandé au Premier ministre de poursuivre le dialogue jusqu’au 7 février, date à laquelle Jovenel Moïse annonce qu’il va lancer le dialogue.

Les partis de l’aile dure de l’opposition qui ne jurent que par la démission du président de la République tels que Fanmi Lavalas, Pitit Desalines, le secteur dit démocratique et populaire et l’opposition modérée comme la Fusion, le RDNP, entre autres, ont boudé le premier forum du Premier ministre.

Il n’y avait pas que les partis politiques de l’opposition radicale à avoir boudé le forum de Céant sur le Pacte de gouvernabilité le mardi 22 janvier 2019. Le PHTK, le parti politique de Jovenel Moïse, et les partis proches du pouvoir avaient boycotté aussi le lancement officiel du dialogue initié par le Premier ministre.

Le PHTK, la plateforme VERITE, la KID, le KONA, la plateforme G18, ALLAH … sont toutes des organisations proches du pouvoir et sont représentées d’une façon ou d’une autre au sein du gouvernement. Pourtant, elles ont boudé l’invitation du Premier ministre à participer au forum sur le Pacte de gouvernabilité visant à trouver une solution à la crise politique.

Selon le président du PHTK, Liné Balthazar, ils (les membres) avaient décidé de ne pas participer audit forum parce qu’ils avaient des préoccupations politiques sur la méthode et le contenu du Pacte de gouvernabilité, a fait savoir, le membre du directoire du Parti haïtien tèt kale (PHTK), le parti politique du président de la République.