Interview

L’ultime adieu à Claude C. Pierre, une étoile de l’Académie du créole haïtien

Le recteur de l’Université d’État d’Haïti, Fritz Deshommes, était le principal animateur de l'ancien comité pour la mise en place de l'Académie du créole haïtien. Il a longtemps côtoyé Claude C. Pierre, professeur à la Faculté de linguistique appliquée, académicien qui avait un goût très poussé pour la poésie. Ce natif de Corail dans la Grand’Anse, inconditionnel participant du festival de la poésie à Jérémie, est mort au Canada, le 24 juin 2017. On le retrouvait souvent dans le bastion de Lyonel Trouillot aux Vendredis littéraires de l’Université Caraïbe. Il aimait partager avec le public des extraits de ses recueils : Tourne ma toupie, À haute voix et à genoux, Le coup de l'étrier, Le dit du lierre ou encore Le voyage inventé. Après le grand saut du poète sur l’autre rive, Le Nouvelliste a rencontré l’un de ses pairs de l’Académie du créole haïtien.

Claude Bernard Sérant
Par Claude Bernard Sérant
29 juin 2017 | Lecture : 5 min.
Le Nouvelliste (L.N.) : Le poète est parti, sa poésie est sur toutes les lèvres. Pouvez-vous citer de mémoire un de ses textes? Fritz Deshommes (FD.) Me revoilà avec mes mots malingres, ma colère sanglée de gestes déjà vus, la consternation indélébile sur le visage comme une mauvaise excuse affublée d’un masque de glaise modelé par quel magicien chevauché et accablé de forfaitures (Débris d’épopée). L.N. : Il était un académicien, on pourrait retenir cet angle. F.D. : Excellente idée. C'est d'ailleurs l'angle sous lequel je le conn
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