Port-au-Prince, 12 janvier 2010
Il devait être sept heures p.m., peut-être plus tard. Nous étions tous dans la rue. On se parlait, on échangeait, on s’appréciait vivants.
Dans mon quartier, où on se rencontrait sans se connaître vraiment, les disparus étaient présents dans nos conversations. Nous les comptions, comme à l'école, on faisait l'appel.
Ne dit-on pas que la vie est une école?
Les barrières sociales s'étaient effondrées. Brusquement, nous étions des survivants. Et cela semblait nous suffire et nous unir.
Nous ne formions q