Cazal, entre mémoires et oubli

L’étrange vernissage

En cet après-midi du 14 avril, ce sont les visiteurs qui retiennent l’attention à l’ouverture de l’exposition de photographie « Cazal, entre mémoires et oubli ». Ils sont accueillis dans l’atrium de la Fokal, cette galerie principale du bâtiment, imprégnée en ce moment d’une odeur duvaliériste. Sous le regard de ces derniers, des paysages, des portraits, des photos en couleur et en noir et blanc endeuillent les murs, campent le massacre de Cazal. Les visiteurs ont plutôt l’âme gaie. Entre des bribes de conversations ordinaires et des éclats de rire, ils sont nombreux à déambuler le long du couloir, à poser pour la galerie et à se gaver de selfies...

Martine Fidèle
Par Martine Fidèle
15 avr. 2015 | Lecture : 4 min.
Sous les cieux de Cazal, le temps s’est pourtant suspendu le 27 mars 1969. Une révolte contre les abus du régime de Duvalier a provoqué une descente de militaires et de miliciens dans cette section de la commune de Cabaret. Un bain de sang. Des exécutions sommaires, des enterrés vifs, des prisonniers... Au moins 23 morts, 80 disparus, 82 maisons incendiées. Il ne fallait pas se révolter. Il ne fallait pas être mécontent de payer les lourdes taxes qu’imposait le pouvoir; s’en prendre à la caserne des militaires, arracher le drapeau rouge et no
CET ARTICLE EST RÉSERVÉ AUX INSCRITS

Inscrivez-vous gratuitement

Il vous reste 85% à découvrir. Inscrivez vous pour lire la suite de cet article.