Bouche à chairs humaines

Dans tout pays fonctionnant normalement, ils auraient assigné les autorités municipales pour négligence grave. Certains ont perdu des amortisseurs de leur véhicule, d'autres pire : un bras, une jambe... cassé. A l'angle de l'autoroute de Delmas et de Delmas 69, une bouche d'égout broie, depuis 2009, des structures de véhicules et des parties des corps de la population. Une bouche à chairs humaines. Léo, 73 ans, est la dernière victime en date. Récit d'une tragédie qui aurait pu être évitée.

Gaspard Dorélien
28 avr. 2011 — Lecture : 4 min.
Il s'appelle Léo. Il aura 74 ans en juin prochain. A la Banque de la République d'Haïti (BRH) où il travaille depuis 25 ans, on l'appelle Ti Gouvènè (petit gouverneur). Il est attaché comme messager au service du conseil d'administration. Léo adore son travail. Car c'est grâce à ce poste qu'il a pu parachever l'éducation de ses six enfants. Jeudi saint, en revenant de l'église après sa demi-journée de travail, il s'est cassé la jambe gauche. Il est tombé dans la bouche d'égout à l'angle de l'autoroute de Delmas et de Delmas 69, en face de Delm

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