La \"mission\" de Wyclef Jean

Avec The Score (1997), deuxième opus des Fugees, le groupe dont il était la tête pensante au côté de Lauryn Hill et de Pras, Wyclef Jean détient encore - avec environ 15 millions d\'exemplaires écoulés - le record de l\'album le plus vendu de l\'histoire du rap. Devenu artiste solo depuis ce triomphe, ce New-Yorkais, né à Haïti en 1972, a démontré ses talents éclectiques de producteur, auteur-compositeur, interprète, fan de musiques caraïbes et de jazz. S\'il manie la vantardise aussi bien que les grandes figures du rap, Wyclef Jean est un collaborateur recherché au-delà du milieu hip-hop (Sinead O\'Connor, Mick Jagger, Carlos Santana, Shakira, Ziggy Marley...). Il se consacre aussi à sa fondation, Yéle Haïti, venant en aide aux enfants de son île natale. Le Monde l\'a rencontré à l\'occasion de la sortie de son sixième album, Carnival Vol. II, Memoirs of an Immigrant.

Pourquoi vos créations musicales revendiquent-elles régulièrement votre identité d\'immigré haïtien ? L\'histoire de mes parents, de leur arrivée en Amérique, de leur lutte pour s\'en sortir, est celle de tous les immigrés. Celle qui a permis à l\'Amérique et au monde d\'avancer. Mon père a fait les boulots dont personne ne voulait : nettoyer les toilettes de restaurants, construire un immeuble sous la neige... Je crois en la loi et en l\'ordre, mais si quelqu\'un a servi un pays pendant vingt-cinq ans et qu\'il n\'a pas violé la loi, pou

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