CENTENAIRE DE JUSTIN LHERISSON / ZOUNE

Le rêve du sac de pois rouge

La mère de Zoune s\'appelait Chérise Boisblanc. On en avait fait Sor Poum. Le changement des noms entre aussi dans les procédés du « lodyansè ». Façon de détourner l\'écriture du « baptistère », mais aussi subversion de l\'identité urbaine, ces métamorphoses du « papier timbré » ramènent à l\'oralité tout ce qui est suspecté de valeur étrangère à un environnement culturel qui déploie, sous nos yeux étonnés, ses codes secrets. De l\'onirisme de Lhérisson à l\'allégorie de Roumain jusqu\'au véhicule ludique de Laférierre, la vérité de la richesse nationale a pris plusieurs générations pour dévoiler ses plus belles prophéties et ses magnifiques cadeaux.

Pierre Clitandre
Par Pierre Clitandre
15 nov. 2007 | Lecture : 7 min.
Il faut entrer, dans une première lecture, dans les « lodyans » de Justin Lhérisson sans la prétention d\'y déceler une formule philosophique, un principe moral ou un dogme religieux. A l\'opposé des situations ou des personnages de romans d\'une fin de siècle très riche en « modèles », le genre que propose Justin Lhérisson aux lecteurs haïtiens est atypique. Entre le kalbindaj et le kalewès, le « lodyansè » écrit dans la modestie de l\'oralité. L\'atmosphère qu\'il crée ressemble à la manière du conteur de veillées funèbres ponctuées de kri

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