A califourchon sur une motocyclette qui fait office de taxi, comme des dizaines d\'autres, Antoine, 47 ans, vient de quitter Miragôane pour l\'Anse-à-Veau. Son « chauffeur » roule à vive allure sur la route cahoteuse, qui est en fait , une simple piste faite de roches effilées, de mares d\'eau et de nids-de-poule.
Après trente minutes, le « taxi » l\'abandonne au bord d\'une rivière. C\'est la Grande rivière de Nippes que Antoine doit traverser à gué. Il se déchausse, un peu amer. « Je suis Anse-à-velais. Je ne comprends pas que les dirigean