Tôt dans l\'après-midi, tout Port-au-Prince et ses environs sont debout. Les rues, nues, ouvertes à toutes les bêtises (imaginables et inimaginables) de l\'homme, roulent dans ses draps aux fortes couleurs de fête. Tout baigne. La population, oubliant sans faire exprès les rigueurs du train-train quotidien, remplit chaque pouce des lieux. Investissant, un à un ou par groupe, les artères du Champ de Mars, les gens, jeunes et moins jeunes, enfants et vieillards, tissent ainsi leur toile d\'allégresse, dans un accord tacite de principe, en dépit d