Le ministre de l’Environnement Moïse Fils Jean-Pierre, en présence de l’ambassadeur de Taïwan en Haïti, Cheng-Hao Hu, a procédé, le mercredi 10 septembre 2025, au lancement officiel du projet "Appui au développement local sensible au genre intégrant l’adaptation aux changements climatiques". Cette initiative, financée par le gouvernement taïwanais, met l’accent sur la résilience climatique, l’inclusion sociale et l’égalité de genre.

La cérémonie, tenue dans le Nord, a été l’occasion de mettre en lumière l’engagement du ministère de l’Environnement à renforcer l’adaptabilité sociale face aux bouleversements climatiques qui frappent Haïti de plein fouet.

Dans son allocution, l’ambassadeur Cheng-Hao Hu a rappelé l’importance d’investir dans des projets de développement durable capables de transformer les menaces climatiques en opportunités. « Les thèmes que nous abordons comme développement local, sensibilité au genre et adaptation au changement climatique illustrent parfaitement la vision que nous partageons », a-t-il souligné.

Le diplomate a également réaffirmé le soutien de son pays : « Taïwan est auprès d’Haïti pour accompagner toutes les composantes de la société. La voix des femmes, des jeunes et des acteurs locaux est essentielle pour construire un avenir prospère. Ensemble, nous démontrons qu’il est possible de transformer les défis climatiques en opportunités de coopération, d’innovation et de solidarité. »

Pour sa part, le ministre de l’Environnement Moïse Fils Jean-Pierre a salué « l’appui constant du peuple taïwanais » à travers des initiatives concrètes : gouvernance environnementale, développement des énergies renouvelables, installation de pompes solaires et création de centres de germoplasmes.

Le ministre a rappelé les vulnérabilités particulières d’Haïti : « Notre pays fait partie des plus exposés aux effets du changement climatique : cyclones, inondations, déforestation, insécurité alimentaire. Et ce sont souvent les femmes et les filles qui en subissent les conséquences les plus lourdes », a-t-il déclaré.

Il a insisté sur la nécessité d’une mobilisation inclusive : « La crise environnementale et climatique constitue un défi considérable et exige la participation de toutes les catégories sociales, notamment des femmes qui représentent environ 52 % de la population. »

Ce projet s’inscrit dans une dynamique positive : il associe le développement local, la prise en compte du genre et l’adaptation climatique. Toutefois, plusieurs questions demeurent. Le financement taïwanais, bien que salutaire, reste limité face à l’ampleur des défis écologiques et sociaux du pays. Le risque est que ces initiatives, souvent ponctuelles, peinent à produire un véritable impact structurel si elles ne sont pas intégrées dans une stratégie nationale claire et durable.

De plus, l’implication des collectivités locales, des organisations de femmes et des acteurs de terrain devra être réelle et continue, au-delà des discours. Sans cela, ce type de projet risque de n’être qu’une vitrine diplomatique sans véritable transformation pour les communautés vulnérables.

Haïti-Taïwan : un partenariat en appui au développement local

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