À deux mois il a connu les braises de l’enfer, le bébé d’Eliana Thélémaque. Quel péché ce petit être a-t-il commis, à Kenskoff, pour être précipité en enfer ? Lorsque nous étions enfants, et que nous prenions part à la retraite, le prêtre nous disait : « Les personnes qui n’ont pas obéï aux lois de Dieu, celles qui meurent en état de péché obtiendront leur salaire. Elles seront précipitées dans le feu. » Soudain on prenait peur et on s’efforçait de rassembler dans nos têtes les péchés que nous avions commis. Il fallait se mettre en bonne condition de recueillement pour accueillir le corps du Christ dans l’hostie. Tout futur communiant en retraite qui se prépare à ce dimanche solennel voulait ressembler à un ange pour que le jour ne soit pas plus pur que le fond de son cœur. On tremblait de peur de descendre, après la mort, dans les flammes éternelles. Le prêtre définissait pour les enfants ces foyers infernaux qui accueillaient les pécheurs. Premier cercle : les Limbes. Deuxième cercle : luxure. Troisième cercle : gourmandise. Quatrième cercle : avarice. Cinquième cercle : colère. Sixième cercle : hérésie. Septième cercle : violence. Le feu autant que le catéchisme de l'Église catholique a bien nourri notre imaginaire pendant des années. Le drame de ce petit être jeté vivant dans les flammes, le vendredi 14 février 2025, a fait couler l’encre d’Ashly Métélus dans « Cendre d’innocence».
Un cri s’est perdu dans la braise,
un rire fauché avant d’éclore.
Qui portera le deuil d’un berceau
que la flamme a réduit au néant ?
Haïti, mère aux bras vides,
ton chant s’étrangle dans la fumée.
Mais écoute, sous la cendre,
bat encore un cœur d’enfant.
Que l’encre devienne caresse,
qu’elle relève l’ombre tombée,
et que nos mots, p
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