Besoin de poème

Treize ans

Je passais tous mes jours à ne regarder qu'elle. Et le soir, mes deux yeux, fermés comme deux bras, l'emportaient, pour ma nuit, au fond de leur prunelle. Ah ! le regard fait tout, quand le cœur n'ose pas ! Que ces vers enchantent, les vers de Jules Barbey d'Aurevilly.

Jules Barbey d'Aurevilly
11 mars 2024 — Lecture : 4 min.

Elle avait dix-neuf ans. Moi, treize. Elle était belle ;
Moi, laid. Indifférente, ? et moi je me tuais
Rêveur sombre et brûlant, je me tuais pour elle.
Timide, concentré, fou, je m'exténuais
Mes yeux noirs et battus faisaient peur à ma mère ;
Mon pâle front avait tout à coup des rougeurs
Qui me montaient du cœur comme un feu sort de terre !
Je croyais que j'avais deux cœurs.

Un n'était pas assez pour elle. Ma poitrine
Semblait sous ces deux cœurs devoir un jour s'ouvrir
Et les jeter tous deux sous sa fière

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