Lors d’une cérémonie officielle courte et sobre dans les jardins du Musée du Panthéon national, ce jeudi 7 juillet 2022, le Premier ministre Ariel Henry, accompagné des membres de son gouvernement, a déposé une gerbe de fleurs à la mémoire du président Jovenel Moïse. Des membres du grand corps de l’État, du haut état-major des Forces armées et de la Police nationale d’Haïti, du corps diplomatique et consulaire, se sont joints à cet événement solennel de commémoration de la première année de l’assassinat du 58e président d’Haïti.
L’assassinat de Jovenel Moïse est un choix délibéré de porter un coup à la démocratie haïtienne, s’est plaint le chef du gouvernement. « Un an après l’assassinat, nous sommes encore en deuil. Le peuple haïtien est en deuil. Cela nous oblige à nous plonger dans un profond questionnement », a déclaré Ariel Henry qui n’arrive pas, a-t-il ajouté, à déceler le pourquoi de cet acte crapuleux. De son analyse, le seul moyen de faire le deuil est que lumière soit faite sur les circonstances du drame et que les auteurs et les commanditaires aient des peines exemplaires et dissuasives.
La mort tragique de Jovenel Moïse doit être le dernier acte d’une période d’ignominie, d’intolérance. Le chef de la Primature pense que c’est le moment de rompre avec cette tradition. « Je renouvelle devant la nation ma détermination à encourager sans relâche la poursuite de l’enquête jusqu’à son aboutissement. La justice haïtienne peut compter sur le soutien indéfectible du gouvernement. Malgré sa faiblesse, la justice doit continuer à faire le maximum pour traquer les coupables », a-t-il soutenu.
Depuis environ un an, l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse fait la navette dans les tiroirs des juges d’instruction. Le dossier a été déjà confié à cinq juges d’instruction pour aucune avancée concrète. Le dernier en date, le magistrat instructeur Walter Wesser Voltaire, en charge de l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, commence à poser des actes d’instruction dans le cadre de cette affaire, a-t-il indiqué en interview au journal le lundi 4 juillet 2022
Le Premier ministre Henry croit en la nécessité de s’aligner sur la vision du président Moïse. L’unité, le dialogue consensuel et les élections inclusives sont les bases sur lesquelles le pays doit s’engager. Le chef du gouvernement présente le 58e président d’Haïti comme quelqu’un de grand cœur, attentionné aux revendications des citoyens. « Toujours dominé par un profond humanisme, un souci d’intégration de la grande masse, par une générosité du cœur, le président Moïse accordait de l’importance aux revendications des concitoyens, et, en particulier ceux de l’arrière-pays qu’il considérait comme des oubliés du système ».
À entendre le Premier ministre, le président Moïse rêvait d’une Haïti où il faisait bon de vivre. Il a œuvré au bien-être des fils et filles de son pays. « Puisse le rêve d’une nation haïtienne réconciliée que le président portait, une nation où tous les Haïtiens jouissent des mêmes droits et ont les mêmes chances, où l’électricité est disponible dans les kay pay comme dans les grandes villas, où l’eau irrigue toutes les parcelles, devienne une réalité. », a souhaité Ariel Henry, qui croit que c’est la meilleure façon de rendre hommage au président.
Ariel Henry a profité de la cérémonie d’hommage au président Moïse pour renouveler sa volonté d’organiser des élections générales. « Dans ces circonstances douloureuses, je prends avec humilité la responsabilité de vous dire que j’entends assumer jusqu’au bout avec détermination et patriotisme la mission qui m’a été confiée à savoir rétablir la sécurité et la paix, indispensable pour l’organisation des élections et contribuer à une entente nationale ».
Les membres de la famille du président assassiné étaient les grands absents de cet évènement solennel. En début de semaine, Martine Moïse, l’épouse du feu président, a rejeté l’invitation du gouvernement à la commémoration de la première année du décès de Jovenel Moïse. L’ancienne première dame a rappelé que « les enquêtes judiciaires avaient fait mention des éléments compromettants sur l’implication présumée du chef du gouvernement haïtien dans la planification du complot pour assassiner le président Moïse ».