Islam louis Etienne
Le Père Noël est un personnage folklorique, archétypal, fictif et mythique lié à la fête de Noël dont les racines profondes remontent à des rites et croyances antiques. Il est associé à la Mère Noël. Le Père Noël tel que nous le connaissons aujourd'hui est issu d'un triple mouvement en profondeur : l’américanisation, l’uniformisation et la déchristianisation.
Il est popularisé dans la deuxième moitié du XIXe siècle aux États-Unis, nation d’immigrants, en majorité de protestants qui apportent avec eux les traditions européennes et les légendes des pays froids, leurs rennes, leurs lutins et leurs sapins. Il prend le nom de Santa Claus, directement inspiré du saint Nicolas des Flandres néerlandaises.
De Santa Claus au Père Noël capois au carnaval
En 1821, le livre A New-year’s Present, to the Little Ones from Five to Twelve (Un Cadeau pour le nouvel an aux petits de cinq à douze ans) est publié à New York (sous l’influence des Hollandais qui, en fondant la Nouvelle-Amsterdam au XVIIe siècle, importent le Sinter Klaas). Il contient le poème anonyme Old Santeclaus qui décrit un vieil homme qui apporte des cadeaux aux enfants sur un traîneau tiré par des rennes.
Le Père Noël capois au carnaval est habillé à peu près comme celui des Etats-Unis d’Amérique, USA (Santa Claus). Il est muni d’un gros veston rouge avec une bordure blanche aux extrémités et aux manches, un pantalon rouge rayé de blanc et de grosses bottes noires. Cependant Gaspiya était différent de Santa Claus des USA à plusieurs points de vue :
il n’avait pas de cloche mais un vaporisateur rempli d’eau de Cologne pour parfumer les carnavaliers et les enfants qui le poursuivaient à travers les rues de la ville;
il n’avait pas de barbe blanche mais un large masque fait de feuilles de lataniers séchées d’une forme mi-ovale, mi- arrondie donnant l’aspect d’une macrocéphalie.
il portait une sacoche en paille dans laquelle il entreposait des surettes, des bonbons, des échantillons d’eau de Cologne qu’il distribuait à tort et à travers;
il attachait des dizaines de capsules de bouteilles à ses bottes noires qui faisaient un bruit épouvantable à chacun de ses pas. C’était une façon d’attirer l’attention des enfants sur sa présence ;
il avait une chanson mystique et sous un air religieux que les enfants entonnaient à tue-tête en le poursuivant : « Le voici l’agneau si doux, le vrai pain des anges…. » ; « et voici le Gaspiya qui nous donne des bonbons, des surettes et des parfums pour nous embaumer….» ; il distribuait des cadeaux ;
il circulait à pied du début à la fin jusqu’à ce qu’il ait donné tout ce qu’il possédait pour le jour en question ;
en général, les enfants ont une peur bleue des mardigras.Ce n’était pas le cas pour Gaspiya. Il faisait le spectacle à lui tout seul. Il avait un public fidèle qui était dévoué à sa cause. Gaspiya est resté et reste encore l’une des images les plus frappantes du carnaval au Cap-Haïtien.
Le dernier spectacle offert par Gaspiya à la communauté capoise remonte à 1972. Entre-temps, le tourisme battait son plein. Le Cap recevait, pour près d’une demi-journée les lundis et jeudis, deux bateaux de croisière par semaine. Ces bateaux de croisière profitaient aussi de leur escale dans la métropole du Nord pour recruter du personnel. Gaspiya était parmi les premiers Capois sélectionnés.
Cela a toujours été un problème dans notre milieu. Certaines bonnes décisions sont prises mais elles n’ont eu ni suivi ni suite. Calixte est parti et Gaspiya a disparu .Les autorités municipales en place n’ont pas jugé nécessaire de continuer l’expérience.
De toute façon, le mythe Gaspiya a traversé les mémoires ! En 1974, Gasner Constant Calixte décida de s’installer aux Etats-Unis et plus spécialement à New York. Il y vécut jusqu’en janvier 2009 où il passa de vie à trépas.
Il est resté un grand artiste, un personnage célèbre et mythique, qui a marqué l’histoire de la ville du Cap-Haïtien, sa ville d’adoption et du carnaval capois en particulier comme : « le Père Noël capois au carnaval ». Il est digne d’éloges !
Ceux qui croient avoir du mérite se font un honneur d'être malheureux, pour persuader les autres et eux-mêmes qu'ils sont dignes d'être en butte à la fortune. La naissance fait moins d'honneur qu'elle n'en ordonne, et vanter sa race, c'est louer le mérite d'autrui.
Islam louis Etienne
Mars 2011
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