Françoise Vergès, vice-présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage, souligne ce passé escamoté :

«Un silence perçu comme un complot»

Françoise Vergès est docteur en sciences politiques de l'université de Berkeley (Etats-Unis), professeur au Goldsmiths College (université de Londres). Elle a participé au rapport sur les Mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leur abolition, remis à Jean-Pierre Raffarin le 12 avril dernier, et qui doit paraître dans les prochains jours aux éditions la Découverte. Elle analyse les fondements de la résurgence de la mémoire noire aujourd'hui en France métropolitaine.

Vous avez fouillé des centaines de sites Internet relatifs à l'esclavage, quels enseignements en tirez-vous ? J'ai constaté une énorme demande d'histoire. Et une grande frustration face à un silence perçu comme un complot. L'Europe est accusée de vouloir cacher ses responsabilités. Les gens se plaignent aussi du racisme. Ou du deux poids, deux mesures entre la Shoah qui serait reconnue et la traite qui ne le serait pas. Qui sont les auteurs de ces sites ? Les enfants des Antillais, Guyanais, Réunionnais qui ont été amenés en France dan

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