En réduisant chaque année le budget de la santé, les autorités ont entretenu l’impréparation d’Haïti à faire face au coronavirus

L’expansion de la pandémie de coronavirus constitue un sérieux examen à passer par le système sanitaire mondial qui est un peu partout mis à rude épreuve. En Haïti, où les premiers cas de coronavirus ont été officiellement identifiés la semaine dernière, la plus grande crainte, au-delà d’une carence flagrante de sensibilisation de la population, demeure à ce jour le délabrement total dans lequel patauge notre système de santé. Ce dénuement n’est autre que la résultante d’une politique consistant à réduire comme une peau de chagrin d’année en année la part du budget national allouée à la santé.

Patrick Saint-Pré
Par Patrick Saint-Pré
26 mars 2020 | Lecture : 4 min.

« L’amélioration des conditions sanitaires en Haïti n’a jamais été une vraie préoccupation pour les autorités au cours de ces 5 dernières années », affirme l’économiste Riphard Serent après avoir calculé rapidement que le ratio dépenses d’investissement en santé par tête d’habitant en Haïti est passé d’environ quatre dollars américains en 2016 à moins d’un dollar en 2018.

Haïti ne dépense pas suffisamment dans la santé qui, depuis des années, reste l’un des parents pauvres de la République. À titre d'illustration,

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