« La Suisse croit en la culture comme le pilier des droits humains à l’instar de tous les autres et un facteur de développement économique et durable. La culture n’est donc pas un luxe et son accessibilité est un élément clé dans l’épanouissement humain. La Suisse valorise en Haïti la culture et l’art en tant que connecteur et médiatrice de la cohésion sociale et comme vecteur de développement partagé », a déclaré au Centre d’art l’ambassadeur de Suisse, le Dr Geneviève Federspiel Sing au lancement du festival Quatre chemins, le lundi 25 novembre 2019.
« La renommée du festival Quatre chemins résonne au-delà des frontières d’Haïti. Je veux en profiter pour exprimer mes remerciements à l’endroit des organisateurs pour leur dynamisme et leur courage », a salué la diplomate helvétique tout en soulignant que les organisateurs de cet événement ont fait montre de résilience et de courage.
L’atmosphère sociopolitique et économique d’Haïti ne se prête pas aux spectacles. Pourtant, armés de conviction et de force d’âme, Quatre chemins a surmonté toutes les difficultés pour offrir au public la 16e édition de ce festival populaire qui attire en majorité des jeunes.
« L’organisation du festival de théâtre Quatre chemins dans ce contexte témoigne de votre attachement à la culture et votre foi en la confiance que le public place en vous chaque année depuis la première tenue de ce festival », a soutenu la diplomate. Elle a ajouté : « La diversité des expressions culturelles, couplée à l’imagination sans borne des acteurs, donne à la culture haïtienne cette richesse reconnue dans le monde. » Sa fréquentation du milieu artistique lui a permis d’avoir une idée sur le théâtre, la musique, la peinture, la littérature. Ces médiums « sont autant de moyens utilisés par le créateur haïtien pour s’exprimer en s’affranchissant des limites imaginaires ou réelles imposées par le vécu ou par un environnement parfois restrictif et hostile ».
Le Dr Geneviève Federspiel Sing reconnait que le festival Quatre chemins n’est qu’un exemple de la créativité artistique haïtienne. Elle rejoint le directeur du festival, Guy Régis Junior, quand elle souligne le contexte fragile dans lequel se cultive l’art haïtien.
Avec une bonne humeur teintée d’ironie, Guy Régis, peu bavard a expliqué que l’année dernière la réalisation du festival était déjà difficile, avec cette situation insoutenable l’affaire devient plus compliquée. Le thème du festival tombe à pic : « Tous les hommes sont fous. »
Le thème folie fait recette. L’ambassadeur joue sur la polysémie du mot : « … il n’est pas toujours clair, si le fou n’est pas plutôt le sain et le sain n’est pas plutôt le fou. » Faisant référence à sa culture, elle va chercher une posture dans la folie dans le contexte de l’Europe, poste Deuxième Guerre mondiale. Elle a recouru au théâtre de l’absurde avec des grosses pointures comme Beckett, Ionesco et même de son compatriote Durrenmatt.
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