26 septembre 2019

Monsieur le président de la République;

Mesdames, Messieurs les parlementaires;

Mesdames, Messieurs de l’opposition,

Je m’adresse à vous aujoud’hui, en cette période de trouble et de confusion.

Je vous dis d’arrêter d’assassiner mon pays!

J’ai parcouru les villes, j’ai marché dans les quartiers. Ils sont sombres. Ils sont déserts.

J’ai entendu des cris, les cris des familles. Elles sont traquées par la misère. Elles sont terrorisées par la peur.

J’ai vu des enfants accrochés à leurs mères. Ils ont faim. Ils ont peur.

J’ai parlé à des jeunes. Ils ont perdu espoir.Ils ont peur.

J’ai visité Port-au-Prince, Martissant, bicentenaire, et des villes de province. Elles sont toutes devenues des tranchées de guerre.

Nous sommes pourchassés par la violence des bidonvilles.

Nous sommes terrorisés par les armes. Les armes qui volent. Les armes qui violent. Les armes qui tuent.

Nos écoles sont maculées de matières fécales

Nos hopitaux sont vidés de leurs patients

Nos vehicules, nos commerces, nos maisons sont incendiés.

Autour de moi, c’est le désespoir

Autour de moi, c’est la terreur

Autour de moi, ce sont des cris et des pleurs

Autour de moi, c’est la mort qui s’exécute dans une danse macabre sur le destin de chaque Haitien.

A chaque pas franchi dans les rues de nos villes, c’est comme un pas vers une mort soudaine

Chaque jour vécu vaut un miracle.

A chaque info, une nouvelle victime : un jeune tué, un policier abattu, une jeune fille violée, un commissariat incendié.

Que faites vous de mon pays, mesdames, messieurs?

Quelle raison humaine pourrait justifier vos actes de folie ?

Monsieur le president, quel pays dirigez-vous?

Mesdames, Messieurs les parlementaires, quel peuple représentez-vous?

Mesdames, Messieurs de l’opposition, quelle idéologie défendez-vous?

Votre apathie pour ce peuple gisant dans la misère me révolte.

Votre rapacité vénale à vider les caisses publiques me dégoûte.

Votre incompétence à garantir la stabilité dans le pays m’exaspère.

Votre excellence dans le mal effraie même les démons sur terre.

J’aurais aimé être dans un cauchemar avec espoir de faire un sursaut ;

J’aurais aimé être en train de regarder un film d’horreur avec espoir de tourner la chaîne;

J’aurais aimé être en train de lire “Sonson Pipirit” ou “La chorale de sang “de Gary Victor avec espoir d’arrêter ma lecture.

Mais hélas! la realité m’a arraché à mon illusion. Je suis bel et bien dans le réel : Haïti est en mode locked. Haïti est à feu et à sang. Haïti est la risée de son voisin dominicain.

Monsieur le président de la république;

Mesdames, Messieurs les parlementaires;

Mesdames, Messieurs de l’opposition politique haïtienne.

Vous avez l’obligation de résultat de sortir le peuple dans la misère, d’arrêter le chaos.

Vous avez le devoir d’être des femmes et des hommes d’État et non des amateurs opportunistes.

Vous avez la mission de rendre Haïti meilleure, et non un no man’s land.

Monsieur le président de la république;

Mesdames, Messieurs les parlementaires;

Mesdames, Messieurs de l’opposition politique haïtienne.

Haïti en a assez de vous. Elle n'en peut plus!

A défaut de pouvoir faire mieux pour elle, arrêtez de l’assassiner, remettez-la dans l’état initial que vous l’avez prise.

Je suis haïtien. Je suis en colère contre vous.

Mwen bouke. Nou fout bouke!

Patriotiquement vôtre!

Me Jodel Coupet, Av.

Insertion demandée

Lettre aux autorités et politiciens de mon pays

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