Si l’on demande à un Haïtien pourquoi l’usage des chiffres a la vie dure dans notre singulier petit pays, ces chiffres qui nous gouvernent, il répondra candidement : « C’est ainsi parce que nous sommes tous des incapables. » Nonobstant l’élan volontariste des artisans de « l’arithmétique sociale » en Haïti, les chiffres ont la dangereuse vertu de nous flageller, d’ériger le masochisme en principe et d’étouffer la créativité propre à l’espèce humaine.
Des contempteurs, et ils sont nombreux, objecteron