Les mots ; Armes miraculeuses ? Foutaise Jacques : Car partout Où les freins du temps ont relâché Le verbe désarme blé fauché Alors la vie prend des raccourcis A pas de course et s'en va au camp ennemi Féconder les miettes de nos ombres foraines Aux foires où la nuit les étoiles s'éclaboussent d'éternité « Un poète, ça gueule » as-tu dis Mais de quelle gueule de silence et d'ombre Doit-il continuer à gueuler quand il faut défoncer Les portes closes qu'ont montées Les mains des lâches au seuil De l'incorruptibilité de la mer aux fins De lui barrer la route donnant accès Aux songes siens mis en chantier Par ses mains d'enfant en mal de croissance ? Si un poète, ça gueule mais de quelle gueule Sinon de merde ! Oh ! Pardon, sauf ton respect Camarade de l'au-delà ! Je suis certes poète Mais reste un homme et rien de tout ce qui est humain ne m'est encore étranger.