Ils sont une bonne douzaine d'enfants et d'adultes, les yeux rivés au récepteur télé qui trône dans la bicoque accrochée à l'un des mornes qui dominent Port-au-Prince. Depuis que l'électricité est enfin revenue, le monde est à nouveau à leur portée. Soudain, l'écran s'éteint dans un chuintement de pixels, plongeant la pièce dans l'obscurité. "Encore la voisine qui a dû actionner son fer à repasser", soupire le maître de céans, en sortant dans la cour pour houspiller les habitants d'une masure sise plus haut dans la ravine. Deux petits fils élec