L’origine, les manifestations et les effets du marronnage

« La fuite ne constitue pas en soi l’espèce marronne. La notion de marronnage s’inscrit historiquement et étymologiquement à partir du séjour dans la plantation coloniale et à partir du refus de se courber aux diktats du Code noir (1685). Le marronnage constitue ce large mouvement de désobéissance orchestrée et documentée. » Ce sont là les premiers mots de l’introduction de l’excellent ouvrage de Lucie Carmel Paul intitulé « Partir marron : parcours sémantique à travers les trous de la mémoire collective haïtienne » paru aux éditions C3 en 2015. Dans le souci de comprendre le phénomène du marronnage et les conséquences sociales actuelles de ce phénomène, Village Santé a rencontré Ronald Paul.

Le Nouvelliste
Par Le Nouvelliste
15 avr. 2016 | Lecture : 4 min.
VS : On parle souvent de marronnage à propos de certains comportements de nos compatriotes, qu’en est-il exactement ? Ronald Paul : Parlons d’abord des origines du terme. Le mot « cimarr?n », que les Espagnols utilisaient pour désigner les esclaves fugitifs, d’où le terme marron découle, est emprunté à la langue Arawak pour désigner des animaux domestiqués retournés à la vie sauvage. Pour le terme de marronnage, on comprendra que c’est une parade à la fois d’évitement et de résistance dans la mesure où la fuite de la situation refusée const
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