Les vivants côtoient les morts au Cimetière de Port-au-Prince

C’est un lieu de pâture. Un lieu pour piquer un somme quand dehors la capitale n’est que fournaise. C’est un tribunal pour régler ses comptes avec ses ennemis et les problèmes sociaux. C’est le bureau des sorciers et hougan du dimanche… Le cimetière de Port-au-Prince est aussi, et seulement à l’occasion, lieu d’inhumation.

Sous un ciel couvert, en plein milieu de journée, un homme fait le tour de la croix de Baron Samedi en psalmodiant. Quelques tombes plus loin, l’église Notre-Dame des douleurs abrite quelques hommes et femmes dormant à poings fermés sur les bancs ou à même le sol. Ici, les morts ne sont pas seuls, mais bénéficient de la présence, pas toujours désintéressée, des vivants. « Certaines personnes dorment ici [la nuit]. Ce sont des gens qui y vivent, qui n’ont probablement pas d’autres endroits où aller. Je ne sais pas pour les enfants des rues, s’i

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