D'anciens collègues de Jacky Lumarque contre-attaquent

Serge Henri Vieux, Cary Hector, Claude Moïse et Norbert Stimphil sont montés au créneau ce jeudi pour rappeler à tous que leur travail dans différentes commissions présidentielles de 2004 à 2009 a été « strictement bénévole » et qu’ils n’ « avaient aucun contact avec l’argent », comme pour insinuer que l’évincement de Jacky Lumarque de la course électorale est illégale.

Juno Jean Baptiste
Par Juno Jean Baptiste
25 juin 2015 | Lecture : 2 min.
« Nous n’étions gestionnaires ni de fonds ni de matériels logistiques », affirme d’emblée Serge Henri Vieux, ancien membre du Groupe de travail sur la Constitution (GTC). Revenant sur la structuration de la commission, sa réalisation, M. Vieux ne fait pas dans la demi-mesure. Il insiste sur le fait qu’ils [les membres] n’ « avaient jamais touché à l’argent ». « C’était un travail bénévole, un devoir civique. Tout le monde doit le savoir », martèle le juriste, rappelant qu’ils avaient momentanément abandonné leurs occupations personnelles pour servir le pays. Les envolées oratoires se suivent et se ressemblent. C’est presque une ritournelle. Claude Moïse, ancien membre du GTC et de la Commission du Bicentenaire, parle d’ « indignation légitime » en référence au sort de leur ancien collègue, Jacky Lumarque qui a gratifié de son savoir-faire le Groupe de travail en éducation et formation (GTEF), mais aujourd’hui coupé de ses rêves de briguer la magistrature suprême de l’État pour faute de décharge, selon le CEP. « Notre travail a été libre, volontaire et s’est opéré sans pressions », enchaîne Claude Moïse. Il explique que cette sortie médiatique n’est pas une obligation imposée, mais plutôt une obligation qu'ils se sont donnée. « Nous sommes responsables, solidaires et nous nous engageons », soutient l’historien, rappelant, comme Serge Henri Vieux avant lui, que leur travail a été « bénévole et pédagogique ». Pour Cary Hector, ancien membre du GTC et également du Groupe de travail sur l’éducation et la formation, c’est la même chose. Le même plaidoyer : « Les membres des commissions n’étaient nullement des garants des fonds publics. » Incisif, il indique que l’article 6 de l’arrêté présidentiel du 18 février 2009 créant le GTEF est clair là-dessus. « L’État haïtien, à travers le secrétariat de la présidence, mettra à la disposition de la commission des moyens matériels et logistiques… » En 2009, le GTC a fait son travail. Aux yeux de Cary Hector, c’était pour le bien du pays. « Toutes nos recommandations ont été transmises au successeur de Préval », rappelle-t-il, indigné du fait que des gens ayant servi bénévolement leur pays soient en retour injustement mis en cause. Sans détour, il dit croire que ce sont des « attitudes qui sont de nature à pousser les rares ressources humaines dont dispose le pays à le vider ». Sans appeler nommément le CEP à réintégrer Jacky Lumarque dans la course électorale, ses anciens collègues croient faire œuvre utile en rétablissant les faits et en enlevant quelques grains à moudre à ses détracteurs.