Ma très chère mère,
Assis sur les racines exhumées d'un sapotillier défeuillé, je constatais avec peine l'échec de ma récolte de café, brûlée par le soleil et dévorée par des parasites, quand mon fils Gabriel, le dernier qui m'est encore fidèle, m'annonça la réception de ta lettre. Il la lit et la traduit, dans l'éloquence d'un citadin, à son vieux père qui ne connaît depuis des saisons que pénurie et chagrin.
Si certaines réflexions dans ta longue lettre sont trop savantes pour être biens comprises par ton humble enfant, j'ai pu,