Le réalisme merveilleux dans « Les fous de Saint-Antoine »

« Sommes-nous jamais des êtres totalement exempts de folie ? Précisons. Sommes-nous capables sur vingt quatre heures de supporter la masse du réel sans boire de temps en temps une gorgée de déraison, de démence même ? Et si la folie était le propre de toutes les communautés humaines, tous un peu fou à des doses différentes, et si le réalisme merveilleux était une langue gentille, intellectuelle de surcroit, par laquelle nous revendiquerions notre droit de contourner les sentiers trop froids des régimes de rationalité importés. Voici un peu, mesdames et messieurs, l’adresse que nous a faite Lyonel Trouillot à travers son premier roman « Les fous de Saint-Antoine ».

Par Inrico Dangelo Néard Le roman s’ouvre sur le déferlement de vies qu’a créé la mort d’Antoine. Personnage porteur d’un embonpoint généreux, trop généreux même ; personnage ne répondant pas aux canons de beauté dominants. On entend dire qu’on lui aurait incisé le pénis, son minuscule pénis. Voici un bon Départ. Le lecteur s’attend à un récit linéaire. Et c’est là que l’auteur devient surprenant, insaisissable même. « Les fous de Saint-Antoine » racontent un monde fou (par la quantité de franges de vie racontée) et un monde de fous. A c

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