Manno Ejèn : «Écrire en créole, c'est poser un geste identitaire»

Poète, essayiste et nouvelliste, Emmanuel Eugène (Manno Ejèn) refuse d'écrire en français sous quelque forme que ce soit, ou quelle que soit la reconnaissance qu'une autre langue puisse lui apporter ailleurs. Ce poète vise une reconnaissance haïtienne (interne). Car, selon lui, le créole est le seul moyen de se créer une identité, de projeter les échos lointains de son âme et de mieux parler à son peuple. Il vient à peine de publier "Sezon Papiyon", une oeuvre poétique originale. Ce poème, numéroté de 1 à 162, fondé sur une esthétique de l'éphémère et de l'instantané évoluant vers une forme inédite. Pour garder les charges sémantiques que contiennent les propos de Manno Ejèn, nous publions l'interview dans la langue préférée de l'auteur: le créole!

Propos recueillis par Jobnel Pierre
07 juin 2013 — Lecture : 5 min.
Le Nouvelliste: Votre poésie cherche à être une écriture particulière du temps et restitue, au mieux, des événements fugaces de la vie comme des coups de vent dans une jonchée de feuilles. Peut-on dire que le poète Manno Ejèn tente de bâtir le manifeste d'une nouvelle poésie? Manno Ejèn : Nan yonn nan ra analiz ki fèt sou evolisyon pwezi kreyòl ayisyen an, Maximilien Laroche keksyonnen lavni vèsè pwezi (kreyòl) ayisyen an. Nan « Sémiologie des apparences » (GRELCA, 1994), nan chapit ki rele « Les vers créoles entre la musique et la prose »,

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