Manno Ejèn : "Écrire en créole, c'est poser un geste identitaire"

Poète, essayiste et nouvelliste, Emmanuel Eugène (Manno Ejèn) refuse d'écrire en français sous quelque forme que ce soit, ou quelle que soit la reconnaissance qu'une autre langue puisse lui apporter ailleurs. Ce poète vise une reconnaissance haïtienne (interne), car, selon lui, le créole est le seul moyen de se créer une identité, de projeter les échos lointains de son âme et de mieux parler à son peuple. Il vient à peine de publier ''Sezon Papiyon'', une oeuvre poétique originale. Ce poème, numéroté de 1 à 162, fondé sur une esthétique de l'éphémère et de l'instantané évoluant vers une forme inédite. Pour garder les charges sémantiques que contiennent les propos de Manno Ejèn, nous publions l'interview dans la langue préférée de l'auteur: le créole.

Propos recueillis par Jobnel Pierre
06 juin 2013 — Lecture : 5 min.
Le Nouvelliste (L.N) : Vous venez de publier une oeuvre poétique ayant le titre de "Sezon Papiyon" dont la recherche formelle reste un idéal langagier. Votre matériau est multiple : vous travaillez avec les mots mais aussi avec votre perception du réel et votre sensibilité pour créer une poésie dite "pwezi anwoule". Qu'entendez-vous par "pwezi anwoule"? Emmanuel Eugène (Manno Ejèn) : Kòm mwen esplike li, nan prezantason otè a, pwezi anwoule a se yon fòm ekritasyon ki enspire sou modèl priyè, pale daki, pale langaj, kont krik krak, pwovèb

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