Marnatha I. TERNIER
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Ses derniers articles

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Mon Atlas du Vent

19 juin 2025
Dans « Mon Atlas du Vent », Marnatha I. Ternier déploie une langue tellurique, à la fois antique et charnelle, où le mythe d’Atlas se refonde en une confession cosmique. Ici, le titan n’est plus simple porteur de la Terre : il devient matrice du ciel, corps traversé d’embruns, de feu et de mémoire. Entre les éclats d’un souffle antique et les échos brûlants du monde contemporain, la poète noue la douleur au sublime, la condamnation à une forme de jouissance oraculaire. Le poème, tel un rituel, mêle mythologie et violence sacrée, pour engendrer une voix ivre d’éternité, suspendue entre la mer, le sang et le ciel. C’est une transe – lucide et sauvage – dans laquelle se consume l’humanité d’un dieu, ou la divinité d’un humain. Le titan Atlas, accroupi, portant une sphère céleste (ou terrestre) sur ses épaules, cette figure que dessine Marnatha ouvre une belle voie symbolique pour réfléchir à la notion de poids du monde, de responsabilité cosmique, mais aussi de résistance — un thème universel qui entre magnifiquement en résonance avec l’histoire d’Haïti, et plus encore avec celle de ses artistes, de ses femmes mythiques (Cécile Fatiman, Sanite Bélair, Catherine Flon, Marie Claire Heureuse, Marie-Jeanne Lamartinière), et de ses luttes contemporaines. Lire ce poème, c’est plonger dans une mer rouge, où chaque vague soulève les fantômes d’un passé incandescent — et les promesses d’un ciel à réinventer.
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Le sang des Taïnos dans le vin de l’Eucharistie

17 juin 2025
Alors que la Fête-Dieu continue d’être célébrée en Haïti comme jour férié national, osons-nous interroger sur nos contradictions spirituelles, historiques et identitaires d’un pays né dans la rupture, mais resté fidèle aux formes religieuses de ses anciens bourreaux. Remontons aux racines coloniales de l’Eucharistie et en confrontant cette célébration au silence autour des traditions et des martyrs taïnos et afro-descendants. Méditons sur l’effacement du sacré noir et la nécessité d’un retour à une mémoire spirituelle enracinée. Ô Haïti : terre haute, mémoire basse, regardez les signes autour de vous. À l’heure où le pays vacille dans le chaos, un retour aux racines spirituelles ne s’impose-t-elle pas ?
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Parole debout, mémoire en feu

05 juin 2025
Et si les mots n’arrêtaient plus les balles, peut-être peuvent-ils encore retarder le désastre intérieur. Regarder ces jeunes qui tombent sur le sol d’Haïti. La République voit-elle leur avenir se dessiner rouge sang au bout d’un fusil ? Les mots ne renverseront pas les bandits, mais ils peuvent raviver en nous ce qui n’est pas encore mort : la honte, la tendresse, la mémoire, la rage propre. Le désir de rester humain quand tout pousse à devenir monstre.
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Haïti saigne, la République dominicaine encaisse

29 mai 2025
Pendant qu’Haïti s’enlise dans un chaos meurtrier, sa voisine dominicaine semble prospérer sur les décombres. Trafic d’armes, exploitation humaine, commerce inégal : le déséquilibre entre les deux Républiques de l’île dépasse le cadre diplomatique pour s’inscrire dans une logique cynique de profit. Face à l’ironie du président Abinader et aux silences complices, cette tribune met à nu les mécanismes d’un voisinage toxique où le mépris se conjugue à l’intérêt.
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Haïti trahie de l’intérieur, convoitée de l’extérieur

21 mai 2025
Dans un éditorial publié le 14 mai 2025 dans Le Nouvelliste, intitulé « Haïti livre le leadership de l’île à la République dominicaine », le rédacteur en chef Frantz Duval souligne un fait désormais incontestable : tandis qu’Haïti s’enlise dans l’indécision et l’impuissance politique, la République dominicaine s’impose en gestionnaire de facto de l’île.
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Projet en Amérique pour un pays à la dérive

12 mai 2025
Quel projet dessiner pour l’avenir d’un pays considéré comme une anomalie depuis sa création ? L’arrivée fracassante sur la scène du monde d’une république noire et indépendante a mis sous le soleil de la vérité l’hypocrisie des Lumières et des révolutions occidentales qui prônaient liberté et égalité. La révolution haïtienne fit voler en éclat le mythe qui faisait croire que les noirs furent créés pour être les esclaves des blancs.   
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L’inscription d’Haïti dans un plan final

05 mai 2025
Notre monde est menacé par un phénomène qui le ronge comme un chancre : l’illimitisme. Cette illusion de pouvoir qui enfle la tête des mortels qui rêvent de devenir amortel fait trembler l’humanité sur ses bases. On veut tout avoir, et tout de suite ; quitte à saccager tout l’écosystème qui permet à la vie de s’épanouir. Au nom de la croissance, de l’individualisme et de cet illimitisme forcené, le droit des peuples est ce que veulent les puissants. Haïti, prise dans les filets d’une géopolitique machiavélique, se brise sous la force des armes qui nous cernent de tous côtés.
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Il était une fois un plan d'extermination pour tout un peuple

28 avr. 2025
Ce texte, je l’écris au fil du temps.  Il se compose d’angle de vues pour former un ensemble que j’aimerais publier en plusieurs parties pour mieux retenir le tout. Aujourd’hui je rédige un papier qui ne s’étendra pas sur le génocide des Indiens Taïnos en Amérique ; il ne s’attardera pas sur le 17e siècle, non plus sur le 18e et le 19e siècle esclavagiste. Je m’intéresserai aux faits en cours.
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Il était une fois un plan d'extermination pour tout un peuple

28 avr. 2025
Ce texte, je l’écris au fil du temps.  Il se compose d’angle de vues pour former un ensemble que j’aimerais publier en plusieurs parties pour mieux retenir le tout. Aujourd’hui je rédige un papier qui ne s’étendra pas sur le génocide des Indiens Taïnos en Amérique ; il ne s’attardera pas sur le 17e siècle, non plus sur le 18e et le 19e siècle esclavagiste. Je m’intéresserai aux faits en cours.
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La rançon de l’indépendance : une dette historique au présent

21 avr. 2025
Si « la culture, c'est ce qui demeure dans l'homme lorsqu'il a tout oublié », la rançon de l’indépendance reconnue par nos élites de l’époque comme une dette, témoigne de notre attachement à nos chaînes. Un humour populaire tend un miroir à notre société : « Si Blan di w mouri, ou mouri. » C’est un exemple éclatant pour montrer que depuis le temps des origines, l’État d’Haïti œuvre pour le Blanc au détriment du peuple haïtien. Tous les faits, mêmes les plus absurdes qui marquent nos rapports au monde ne découlent pas d’un simple hasard. Les faits sont là dans le passé et s’actualisent dans le présent à travers un creuset culturel. Ayons le courage de regarder ce creuset qui moule les esprits vers cette tragédie qui a explosé à notre figure.