Appuyé par l’institution GERYE JWA – structure œuvrant dans le domaine de soutien psychosocial – le poète et formateur d’enseignants Pierre Jonas Romain, qui est à son quatrième atelier d’écriture créative, a initié une trentaine de femmes enseignantes à l’écriture poétique. L’objectif était clair : stimuler ces maîtresses d’école à l’écriture et les mettre au contact du langage poétique à travers un certain nombre d’exercices et de textes d’auteurs pour qu’elles puissent produire leurs propres textes et mieux pouvoir transmettre le goût et les techniques à leurs élèves.

Réalisée en 8 séances du 23 juillet au 15 août 2024 autour du thème « Écrire pour ne pas mourir par overdose de mots pleins les mains », cette activité, qui a toute la chance de devenir une activité annuelle, a été clôturée par un événement le samedi 28 septembre dernier dans les locaux de GERYE JWA à Delmas 83.

La musique, le théâtre, la danse, entre autres, étaient venues tendre la main à la poésie pour une fête de mots au plus beau sens du terme. Les participantes ont beaucoup produit pendant ces longues heures d’atelier. Le public était content, en effet, de se retrouver devant le mur fleuri de leurs rendus poétiques aussi beaux que riches de sens.

Leurs textes joliment accrochés ont été pour la plupart lus ou joués sur scène avant d’être mis en vente et achetés à prix symbolique par le public, qui était venu nombreux s’enquérir des premiers balbutiements de ces poétesses en herbe. Premiers balbutiements, on convient, mais qui ont donné à lire de belles promesses d’auteures à venir, à travers des poèmes traitant de la résilience, de l’amour et de la gratitude, entre autres.

Certaines des participantes, qui ont pris la parole pour l’occasion, se sont exprimées sur le plaisir que leur a procuré cette extraordinaire ballade dans l’univers des mots. « Nous avons eu le privilège de faire cette expérience, d’être dans ce corps à corps avec les mots. Avec la langue poétique. Nous y avons laissé notre âme», a expliqué Jeniflor Pierre, qui a dit découvrir avec bonheur la petite fibre poétique qui dormait en elle. « J’ai pu m’ouvrir aux mots, me laisser habiter par leur force et exprimer un certain nombre de choses qui me brûlaient de l’intérieur », a dit, quant à elle, Medgine Cicéron. Cette dernière, a-t-elle confié, ne s’en croyait pas capable au début. Elle s'est dit étonnée de voir ce qu’au bout du compte elle a pu réaliser au fil des jours et des séances.

Pierre Jonas Romain, auteur déjà de quatre recueils de poésie, qui a entrepris et dirigé ce travail d’envergure, s’est dit satisfait de la réussite de l’initiative. Celui qui a dirigé deux ouvrages en 2020 issus d’ateliers qu’il a co-réalisés à l’intention des écoliers haïtiens avec des professeurs d’universités du Québec, est depuis des années très déterminé à former en écriture créative. Et ce n’est pas anodin.

« J’ai toujours eu cette conviction que l’écriture peut guérir et changer les mentalités. Et c’est sur cette base que vient ma volonté inébranlable d’animer des ateliers d’écriture là où l’opportunité se présente », a-t-il dit. Mais plus important encore, il s'agit d’initier des enseignants, car « on ne peut pas apprendre l’écriture à des élèves si on ne prend pas plaisir soi-même à l’écriture », a expliqué Jonas Romain, qui a dit travailler sur un livre collectif rassemblant les écrits des participantes.

Des poètes et poétesses aguerri-e-s et d’autres professionnel-le-s du monde de l’art ont aussi été invité-e-s à cet événement. Michelle la comédienne et Adlyne Bonhomme y étaient les deux invitées spéciales. Michelle, dans un montage d’extraits de poèmes de Pierre Jonas Romain, a séduit toute l’assistance de sa voix et de son gestuel qui ont fait corps avec la rage qu’expriment les textes de l’auteur par rapport à la situation de son pays qui se trouve aux prises avec tant de problèmes. Quant à l’auteure de « Un chant d’oiseau dans la paume » - recueil fraîchement publié – Adlyne Bonhomme s’était entretenue avec les participantes sur son parcours d’auteure, sa rituelle d’écriture et les techniques auxquelles elle a recours lorsqu’elle compose ses poèmes. Adlyne en a profité pour encourager les jeunes femmes à se jeter à corps perdu dans les livres. « Celles et ceux qui veulent venir à l’écriture doivent d’abord s’intéresser à la lecture », a-t-elle dit. « La lecture, c’est la clé qui ouvre la porte qui mène à l’écriture », a ajouté l’auteure de « l’Eternité des cathédrales ».

Initiation d'une trentaine de femmes enseignantes à l’écriture poétique

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