Jamais chanteur à succès n’a été l’objet de malentendus et de dédain intellectuel comme Gilbert Bécaud. Perçant dans le domaine de la chanson, dix ans après la Seconde Guerre mondiale et la libération, il inaugure l’ère des chanteurs sans jolie voix, misant sur le ‘‘feeling’’, devant tout à l’énergie, au rythme et au jazz, à la suite de Charles Trenet dont il est une sorte de neveu spirituel. C’est un bon compositeur de musique qui enthousiasme les jeunes, qui cassent pour lui-le premier – les fauteuils des