«Je vais continuer à me battre davantage pour terminer avec la question du Statut temporaire protégé (TPS) accordé à 300 000 immigrants, particulièrement aux 52 000 Haïtiens dans mon district qui vivent et travaillent légalement aux États-Unis afin d’obtenir un statut de résident permanent. Nous sommes plusieurs législateurs de la Floride à présenter la loi de 2017 sur l’extension de la protection du statut des réfugiés éligibles avec résidence établie, ce qui ouvre la voie à certains ressortissants haïtiens, nicaraguéens, salvadoriens et honduriens bénéficiaires du TPS. J'ai également présenté une résolution bipartite visant à étendre le statut de protection temporaire aux ressortissants haïtiens jusqu'à ce qu'Haïti se soit rétabli de l’instabilité politique ou des désastres naturels», a affirmé Frederica Wilson en ses bureaux à Washington DC, dans le cadre d'une rencontre d'échanges avec dix journalistes haïtiens participant à une formation à La Voix de l'Amérique.
Préoccupée par ce dossier, la congresswoman a fait savoir que déporter des immigrants qui travaillent dur, qui paient leurs taxes et qui ont un impact positif sur la culture et l’économie américaine est une décision cruelle, inutile et incorrecte. « De nombreux bénéficiaires du TPS sacrifient leur vie quotidiennement en vue de supporter les membres de leurs familles dans leurs pays d’origine. J'exhorte vivement les responsables du Département d’Etat américain à se rendre en Haïti et dans les autres pays pour constater de par eux-mêmes pourquoi les défenseurs de TPS se battent durement pour préserver ce programme », ajoute-t-elle, soulignant que depuis le début du mandat du président Trump les membres du Congrès font tout ce qui est en leur pouvoir pour remédier aux actes racistes du président américain.
Extrêmement troublée par la situation d’Haïti
Parallèlement, Frederica Wilson se dit extrêmement troublée par la situation actuelle d’Haïti à travers des informations qui décrivent un pays en état d'urgence alors que les manifestations se poursuivent et sont émaillées de violences. Les manifestants sont instamment priés de se rappeler que la violence ne fait qu'engendrer davantage de violence et que son maintien pourrait saper le soutien international dont Haïti a un besoin urgent afin de se redresser dans les jours, les semaines et les mois à venir.
« Je sais que les frustrations qui ont motivé les manifestations sont légitimes, mais les actes de violence utilisés pour les exprimer sont indéfendables et font mal aux personnes qu’ils sont censés aider. Quand je m’informe des nouvelles sur Haïti, je me sens triste surtout quand je vois à la télé les barricades de pneus enflammés dans les rues et la destruction des biens publics ou privés. Si le président est corrompu comme le réclament les manifestants, ce sera plus efficace d’utiliser d’autres formules pour sa destitution au lieu de faire usage de la violence. L’un des piliers d’une société démocratique est la liberté de s’exprimer librement, et c’est un droit légitime pour chaque citoyen haïtien », poursuit la congresswoman qui ajoute que pour résoudre la crise croissante à laquelle Haïti fait face, une réunion sera organisée en juillet 2019 dans le sud de la Floride, à laquelle participeront des membres de la diaspora haïtienne et ses défenseurs, des autorités haïtiennes et américaines, ainsi que d’autres secteurs importants pour trouver des pistes de solutions au profit de tous les Haïtiens.
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