L’écrivain, comme le fou, l’artiste, le colonisé ou l’aliéné, n’est pas un météore de chair tombé, à coup de hasard ou d’imagination, de l’infini céleste et inconnu. L’écrivain est un produit social. La société le produit et, lui à son tour, avec des idées, des pensées revues, corrigées et augmentées, travaille la société / travaille avec la société. Pour la société ? « Feuilles de route » prescription et description d’une douleur, la douleur environnementale, made in la folie de l’Homme prétentieux et avare. L’Homme n’est pas un animal. Il est une bête. Une bête dite intelligente et qui embête malgré sa prétendue connaissance des choses et du destin que dirigent ses actions d’aveugle prétentieux. Qui dit encore que l’Homme est l’être le plus intelligent de la nature ? Réponse : L’Homme. Et qui détruit ou tue, à coup d’action irrationnelle l’Homme et cette nature ? Réponse : encore L’Homme. C’est impératif ! Il faut revoir le contenu des connaissances humaines sur l’Homme, la vie, les animaux et l’environnement… C’est très bête pour l’Homme de penser que la bête n’a pas sa part d’humanité (elle respecte malgré l’Homme sa part de bestialité). Alors, que l’Homme, à longueur de journée, se contente d’envahir son territoire. La plume de Messerne Sagesse a tout compris. La plume du jeune poète sait que, pour répéter le poète Heddi Bouari, «…si la poésie ne permet pas au lecteur de se positionner par rapport aux problèmes brulant de son temps, elle ne vaut pas la peine d’être lue».
Extrait du préface du poète Anivince Jean Baptiste, Tivens
Président du Conseil d’Administration de Tanbou-Literè
Prix GRAHN-MONDE 2018 pour la littérature créole