Il y a de cela 22 ans. Un 30 septembre. Un lundi. Comme aujourd'hui. La nuit recouvrait Port-au-Prince sans étouffer les détonations, les râles d'agonie, les pleurs, les cris ni le cliquetis joyeux des flûtes de champagne.
Ce jour-là, en 1991, sept mois après la prestation de serment du premier président démocratiquement élu de l'après 7 février 1986, le pouvoir changeait de main. De façon sanglante et brutale.
La démocratie naissante s'était fait manger par ceux qui pensaient n'avoir pas encore fini de jouir des bienfaits du pouvoir. La