Coriolan Ardouin, un poète du Cénacle des Frères Nau, a campé l’Empeur Jean-Jacques Dessalines dans « Pont rouge », un poème qui nous rappellera toujours un crime resté impuni. Tous ceux-là qui ont trempé leurs mains dans le sang de l’Empereur ont réussi allègrement à gravir de hauts échelons dans la république d’Haïti. Le 17 octobre 1806 a marqué leur ascension : pour le meilleur de leur groupe, de leur cercle, de leur clan ; mais pour le pire sur le plan de la collectivité. Il est à se demander : pourquoi ce qui est droit, ce qui est moral se révèle assez souvent des batailles perdues dans notre République ? 218 ans après, n’est-il pas légitime de se demander : Pont Rouge que l’on commémore tous les ans, a-t-il un sens pour nous autres qui assistons impuissants à la déchéance de notre société ? En 2024, le sang de Dessalines crie depuis le Pont rouge. Quelle force nous anime-t-elle pour que nous n’ayons aucun égard pour nos frères? Quelle force nous anime-t-elle pour qu’aujourd’hui nous évitions de plus en plus la lumière pour être aspirés par les gouffres de la mort?